Lucas Ferrara est un producteur et avocat basé à New-York. Il est l’un des principal soutien de Culture Art & Vision et du film In Vino Veritas. Entretien sans concessions, avec ce producteur pas comme les autres.
Culture Art & Vision – Bonjour Lucas, vous êtes un avocat réputé basé à New York depuis de nombreuses années et vous êtes récemment entré dans le monde de la production audiovisuelle. Pouvez-vous nous raconter un peu votre parcours ?
Lucas Ferrara – Tout d’abord, je voulais vous remercier. Je suis très touché que vous m’ayez proposé cette interview. Concernant mon parcours, je suis avocat dans la région de New York depuis environ 35 ans, principalement dans le domaine du droit immobilier. La confidentialité m’oblige à taire leurs noms, mais disons que beaucoup de mes clients sont connus dans le monde entier, qu’il s’agisse de grands créateurs de mode, de sociétés cotées en bourse, ou encore d’universités locales ou d’institutions religieuses.
La production, c’est un monde assez nouveau pour moi, on peut dire que je suis un relatif « débutant ». J’ai commencé mon voyage cinématographique en mars 2020 au moment où le monde prenait connaissance du Covid19. La plupart d’entre-nous a dû vivre dans une espèce d’angoisse et subir les confinements successifs. Au fur et à mesure que les restrictions et le désespoir augmentaient, j’ai ressenti un sentiment d’obligation, comme un devoir d’agir à mon échelle. Je me suis retrouvé à consulter des sites internet de financement participatif.
J’ai été particulièrement ému par les appels de nombreux cinéastes qui, malgré les défis posés par la pandémie, cherchaient à tout prix à mener à bien leurs projets. J’ai admiré leur combativité, leur persévérance, cette volonté de réussir dans la tempête, malgré l’adversité et malgré toutes les incertitudes.
CAV – On observe une grande variété parmi les différents projets que vous produisez. Comment les choisissez-vous ?
LF – Vous avez raison. J’ai produit 125 longs métrages et courts métrages et parmi tous ces films, il y a beaucoup de diversité et la gamme est très étendue. Malgré tout, mon objectif principal a toujours été d’aider les films à portée sociale.
J’ai donc donné la priorité à ces projets là pour permettre de faire entendre la voix et le point de vue de ceux que l’on entend peu. Il y a également deux points cruciaux sur lesquels je me base pour produire mes films. Un scénario solide, c’est essentiel. Puis la passion, la vision et le dynamisme du cinéaste qui sont également d’une importance fondamentale. Quand un cinéaste manque de passion, le projet risque d’échouer ou bien il sera condamné à la médiocrité. Et pourquoi s’embêter avec la médiocrité? La vie est trop courte pour ça!
Les artistes à succès, les acteurs, les écrivains, les cinéastes vraiment exceptionnels ont tous un point commun. Ils refusent d’accepter la défaite. J’admire beaucoup cette ténacité et cet esprit combatif. C’est ce refus d’accepter le « non », d’accepter le « on peut pas faire ça, on n’a pas les moyens » qui distingue un « faiseur » [une personne qui fait avancer les choses], d’un « rêveur ».
CAV – Cette année, vous avez décidé de soutenir notre premier long-métrage « In Vino Veritas ». Pouvez-vous nous dire ce qui vous a attiré dans ce projet ?
LF – Tout d’abord, en tant qu’œnophile, j’ai trouvé le titre de ce projet assez alléchant. (rires) Et puis, de fil en aiguille, plus j’en apprenais sur le scénario du film, plus j’étais attiré par ce projet et par l’envie de le soutenir pleinement. Ce que j’ai décidé de faire à mon niveau.
CAV – En tant que producteur, vous avez eu l’honneur de voir le film avant tout le monde. Quelles sont vos premières impressions et qu’est-ce que vous avez pensé du film?
LF – C’est une aventure divertissante qui mélange parfaitement la comédie, le mystère de l’aventure et la romance. C’est un film magnifiquement réalisé et j’en ai vraiment apprécié chaque minute. Le jeu d’acteur, la mise en scène et la cinématographie sont superbes. Malgré un budget microscopique, le film est vraiment une réussite. Félicitations à Sylvestre Bary et à toute son équipe pour leurs efforts exceptionnels. C’est un vrai honneur pour moi d’être associé à ce projet !
CAV – Merci beaucoup Lucas d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. On vous laisse le mot de la fin ?
C’est l’heure du dîner ? Je crois que vous me devez quelques verres. (rires) Je veux dire un bon verre de vin français pour fêter ça comme il se doit. Car comme on dit « in vino… veritas » !