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Réalisation d’une peinture pour le Global Goal Gables Project au Danemark

Un projet engagé dans la démarche du développement durable

La région du centre du Danemark a lancé l’initiative du Global Goal Gables Project, en collaboration avec les objectifs de développement durable des Nations Unies. Le projet met l’accent sur les perspectives globales et la coopération entre les partis impliqués tels que les artistes, les municipalités, les villes, les entrepreneurs culturels locaux, les industries touristiques et commerciales et un ensemble de fondations et de fonds privés.

Le Global Goal Gables Project  impliquera 17 façades, 17 formes d’art, 17 partenaires de collaboration, 17 artistes, 17 semaines et 17 objectifs mondiaux des Nations Unies

Le voyage et la diffusion culturelle étant le moteur de notre association, nous avons été honorés d’être sélectionnés pour ce projet d’envergure, aux objectifs multiples :

Le premier était de livrer une réalisation impactante répondant aux problématiques écologiques de l’objectif de développement durable n°14 établi par l’ONU : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable.

C’est une méduse qui a été ici mise en scène. Le choix de cet animal pour la représentation de la vie sous-marine n’est pas anodin : Source d’alimentation pour de nombreuses espèces, la méduse renvoie aussi directement au problème du plastique dans les océans pour sa ressemblance avec les sacs et autres déchets plastiques pour lesquels elles sont souvent confondues par les animaux aquatiques.

Un atelier de travail avec les jeunes de la ville a également été mis en place afin qu’ils soient impliqués dans cette réalisation. Ils ont pu, le temps d’une après-midi, découvrir les divers outils et pratiques nécessaires pour la production d’une fresque murale.  La fin du projet a été marquée par un vernissage avec les locaux et les étudiants ayant participé.

La réalisation en vidéo

Fresque et atelier participatif pour le Théâtre OM de la commune de Ringkobing - Skjern

Après la première réalisation sur façade s’est ensuivi un second projet sur le théâtre local, organisé ici aussi autour d’un atelier collaboratif avec les jeunes. La demande était une mise en scène animale, colorée et adaptée aux arts du théâtre.

C’est un cormoran affublé d’un chapeau que nous avons choisi de représenter. Considéré parfois comme nuisible, le cormoran a ce quelque chose d’élégant et ridicule à la fois. Mal aimé tel Cyrano et son grand nez, il est ici mis en scène étincelant, plein de panache et de couleurs.

Les étudiants de la ville de Ringkobing et de la commune de Ringkobing-Skjern ont pu ici aussi s’impliquer, participants à toutes les étapes intermédiaires de réalisation. C’est encore une fois avec grand plaisir que nous avons pu constater l’investissement et l’application des jeunes dans ce genre de projet.

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Alexis Dagorn – Entretien

Musicien, Compositeur, Ingénieur du son, DJ : l’agile créateur résident de l’association Alexis Dagorn nous raconte son dernier projet « Nana Korobi Ya Oki », sa vision du monde, ou encore ses futurs projets avec l’association.



  • Est-ce que tu peux nous raconter l’origine de « Nana Korobi Ya Oki « ?

Depuis tout petit, j’ai toujours eu cette envie de réaliser un film. Et finalement, c’est arrivé un peu par hasard. Un soir à Tokyo, pendant que je travaillais, l’idée m’est venue avec une collègue. Je parlais très peu le japonais, et elle ne parlait ni anglais, ni français, donc la compréhension entre nous deux était assez difficile (rires). Mais on parvenait malgré tout à nous exprimer, et à se comprendre à travers les gestes, et les mimes notamment. On a commencé à gribouiller des petits dessins, s’amusant à essayer de raconter une histoire. Ça aurait pu s’arrêter là, sur une feuille de papier, dans l’arrière-cuisine du restaurant. Mais en rentrant chez moi après le boulot, j’ai eu envie de continuer. Et de fil en aiguille, en développant l’histoire à partir de ces petits dessins, on arrive à « Nana Korobi Ya Oki ».

  • Qu’est-ce que tu as voulu exprimer dans ce film ?

A mon avis, l’expression de l’actrice est l’élément moteur du film. Je voulais vraiment partir de ses émotions, de son quotidien à Tokyo, une métropole démesurée. En la suivant dans sa solitude, on suit également la reflexion silencieuse qu’elle mène sur la société d’aujourd’hui.

  • La musique aussi a une part essentielle dans ton court-métrage…

Exactement. Le deuxième élément clé, c’est vraiment la musique. L’objectif était d’installer une atmosphère, de poser les bases, et d’amener les spectateurs là où je le souhaitais. C’est à dire dans le monde solitaire et mélancolique de cette jeune japonaise, de cette anonyme perdue dans la foule.

  • Tu as composé la musique pour le film, ou bien tu as mis en image ta musique ?

J’ai commencé à composer la musique assez rapidement. Mon film est court et il était déjà bien ancré dans ma tête depuis la première esquisse, le premier croquis dessiné. Je savais exactement ce que je voulais à l’écran avant même d’avoir bouclé l’écriture. Ça facilite les choses. J’ai tout de même attendu une première version du montage pour peaufiner et raccorder la musique à l’image.

  • Je crois savoir que tu as tourné dans des conditions assez délicates. Tu peux nous en dire plus ?

Si j’ai appris quelque chose, c’est que tourner un film c’est beaucoup plus difficile que ce l’on pourrait croire! Et ce qu’il me manquait plus que tout, c’était du temps. Coordonner les acteurs, les lieux de tournage, les cadreurs, sur des timings impartis et très courts était un véritable défi. Cela m’a coûté des plans ratés, des erreurs de cadrage, des images inutilisables… C’est la vie, on apprend de nos erreurs! Mais disons qu’un film qui vous tient à cœur vous pousse à aller au delà de ces petits désagréments, au delà des limites du possible.

  • Quelles ont été tes références lorsque tu as écrit ce film? Qu’est-ce que tu avais en tête ?

Je me suis principalement inspiré de mon expérience personnelle, de ce que j’observais et ressentais là-bas au Japon. Le film « Oh Lucy » m’a également aidé à mieux saisir certaines choses. C’est un film mélodramatique assez récent qui révèle les failles de la société japonaise contemporaine. Rapports amoureux, amicaux, familiaux, on retrouve toutes les questions complexes qui secouent les japonais.

  • On sent une sensibilité, une esthétique, une patte particulière dans ton court-métrage. Est-ce que ton « Nana Korobi Ya Oki » est un « coup d’un soir » ou alors tu aimerais bien retourner derrière la caméra ?

Je me souviens que mon père m’a toujours dit: « fais ce qui te passionne dans la vie, du moment que tu te donnes les moyens pour réussir ». Aujourd’hui, c’est difficile. Surtout quand on se retrouve avec un parcours professionnel comme le mien, où on peut très vite se perdre. Mais j’ai vraiment l’impression que ce film a été pour moi comme une révélation, le commencement de quelque chose…

  • Dans la froide solitude que tu mets en image, le côté sombre de ton film, on pourrait même être tenté de faire un parallèle avec le Gotham City de « Joker »…

Oula! (rires) C’est très flatteur, mais loin de moi l’idée de me comparer à Todd Phillips! Il est vrai que la souffrance qui relie les deux personnages est une souffrance silencieuse, une solitude et une incompréhension face au réel. Mais bon, à mon avis la comparaison s’arrête là.

  • A l’heure ou toute une génération se retrouve déboussolée, tu sembles vouloir dire que c’est le rapport aux autres (le lien social face a la solitude, le rapport de face à face au lieu de la technologie), une vie à taille plus humaine (le petit bar), le don (offrir un verre) et le cœur (l’amour) qui peuvent nous sauver ?

Nous vivons dans un monde de plus en plus complexe, c’est évident. Mais la vie vaut la peine d’être vécue. Le mal-être et la souffrance ne doivent pas nous écraser. Je pense que dans tout ca se cache une part de lumière qui doit ressurgir. On oublie trop souvent que chaque être humain est unique. Et c’est quelque chose d’assez incroyable! Je pense que le « bonheur » se retrouve dans les petites choses, les petites victoires du quotidien. Malheureusement, face à la réalité, on a tendance à se renfermer, à s’isoler plus encore, comme dans le film. Je pense que c’est avec ce qui nous entoure, ce qui nous unit que l’on peut progresser et dépasser cela.

  • Certains trouvent ton film « optimiste », d’autres « pessimiste », et la plupart « réaliste ». Qu’en-penses tu?

Je ne vais pas être très original, mais je pense que c’est le spectateur qui a la réponse à cette question. Mon film ne donne pas de réponse, mais d’une certaine manière il rassemble ces trois éléments. Donc, chacun en fonction de ce qu’il ressent en regardant le film, en fonction de sa sensibilité aura son interprétation. Si mon film peut amener à ce genre de questions, j’en suis le premier ravi.

  • Est-ce que tu as d’autres projets avec Culture Art & Vision ?

Quand on réalise un projet, on ne peut pas tout faire tout seul, donc cela nous pousse à rencontrer des gens avec de nouvelles idées, de nouvelles manières de voir les choses, de nouvelles manières de faire. Et de là naissent de nouveaux projets. C’est ça Culture Art & Vision. Un bouillon de culture avec des gens très différents. Par exemple, réaliser « Nana Korobi Ya Oki » m’a permis de faire partie de l’équipe de tournage d’un film franco-roumain réalisé par Sylvestre Bary. Une belle histoire qui interroge sur nos vies quotidiennes, sur nos propres illusions et notre mode de vie. Finalement, on se rapproche du thême de mon film, mais sous un angle totalement différent. Ca sort en 2020 et j’ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner, et ce que les gens en penseront.